Punisher - War Zone
Posté : mar. sept. 08, 2009 3:40 pm
"Lors de sa croisade sanglante contre le crime organisé, le justicier Frank Castle alias The Punisher défigure et laisse pour mort le parrain de la pègre Billy Russoti. Dès lors, ce dernier fomente une terrible vengeance contre Castle. Sous le nouveau pseudonyme de Jigsaw, le criminel recrute une véritable armée de sbires assoiffés de sang..."
Après le désastreux The Punisher complètement hors-propos avec Thomas Jane et John Travolta (interrogatoire à la glace à l’eau inclus), la Fox et Marvel ont eu la bonne idée de rebooter la franchise, nous épargnant ainsi une suite au profit d’un nouveau départ, à l’image du dernier Hulk. Exit donc tout le casting du film précédant (ainsi que Thomas Jane et son petit air de Christophe Lambert) et place à une toute nouvelle approche de l’univers. Exit également les origines du personnage, et tant mieux, seuls quelques flash-back bien choisis nous rappellerons pourquoi il est devenu ce justicier impitoyable.
La crainte des fans était évidemment d’avoir encore une fois à faire à une trahison intégrale de la bande dessinée, avec un Punisher humaniste et une violence édulcorée. Et bien ils peuvent être rassurés, cette nouvelle adaptation est à 100% dans l’esprit de la collection Max scénarisée par Garth Ennis. En d’autres termes, voilà enfin le véritable Frank Castle à l’écran : froid, brutal et ultra-violent. Tu deals de la drogue ? Une balle dans la tête. Voici les méthodes de ce vétéran du Vietnam qui a juré de punir tous les criminels le jour où sa famille a été assassinée devant ses yeux. Dérangé ? Certainement, mais c’est pour ça qu’on l’aime, et honnêtement je ne souhaiterais pas mieux aux ordures qu’il exécute. Il représente en quelque sorte la face noire des USA, et peut-être celle de chacun de nous. C’est là où le personnage est intéressant, car même si certains peuvent être outrés par cette forme de justice expéditive, une part d’eux-mêmes ne peut que prendre plaisir à voir ces violeurs, tueurs en série et autres détraqués sadiques se faire trucider par le Punisher de la plus belle des manières.
Le film est donc réalisé par Lexi Alexander (Hooligans), une femme qui a manifestement des couilles ! Car des couilles il en fallait pour nous livrer un film si jusqu’au boutiste, gore et politiquement incorrect. Ne vous attendez pas à un film de vengeance ou à un polar, il s’agit d’un pur comic-book movie exactement dans l’esprit déjanté et décomplexé qui a fait tout le succès du travail d’Ennis sur la série Max : des méchants très très méchants, des situations complètement too much, une bonne dose d’humour noir (la scène de la roquette - j’ai fini sous le canapé) et surtout une ultra-violence toujours aux limites de l’improbable (voir du rire et de la jubilation, selon votre sensibilité).
Le scénario tient sur une feuille A5, l’intérêt du film est réellement de prendre son pied en regardant Frank Castle dessoudre des criminels (tous débiles et idiots) (et très méchants bien sûr) pendant 1 heure 30. C’est clairement assumé, et si le pari est réussi c’est sans aucun doute grâce à l'anglais Ray Stevenson (série Rome, jamais vu) qui campe un Punisher magistral ! C’est simple : il EST Frank Castle ! On le dirait sorti tout droit des comics. Une véritable machine à tuer (incroyablement crédible, on voit qu’il a subi un entrainement militaire intensif !) qui sait aussi se montrer réellement tourmenté et touchant dans quelques unes de ses scènes. Il dégage ce savant mélange de détermination, de souffrance et de tristesse avec une grande justesse.
Le super-vilain est Jigsaw (le Puzzle), incarné par Dominic West. J’avoue n’avoir jamais lu une aventure avec lui, mais je l’ai trouvé plutôt réussi dans ce film. Dominic West en fait des tonnes mais cela colle parfaitement avec le ton du film. A noter que la scène de sa défiguration est spécialement excellente, et celle où il découvre son apparence n’est pas sans nous rappeler le premier Batman de Tim Burton.
La musique quant à elle ne m’a pas marqué, les morceaux orchestrés restent assez discrets et il y a quelques parties metal qui s’intègrent assez bien.
La photo est assez particulière, très fluo/flashy, tantôt dans les bleus/verts, tantôt dans les rouges/marrons ou les roses/violets, cela fait vraiment très comic-book et donne vraiment une identité propre au film.
Au final, oui le scénario aurait pu être plus consistant, oui il y aurait pu y avoir encore d'avantage de mises à mort et de punitions, oui marre qu'on tue les super-vilains, mais cela reste des détails, car voilà enfin l’adaptation que tous les fans attendaient : un film sans prétention, une pure série B gore et brutale qui se révèle jouissive du début à la fin ! Ray Stevenson est impérial, un des meilleurs choix de casting de super-héros sans aucun doute. Lexi Alexander a parfaitement compris et retranscrit l’esprit du Punisher et merci mille fois à elle pour ça. Et non seulement le film ne se veut aucunement moralisateur (comme on aurait pu le craindre), mais en plus il se voit doté d’une bonne morale bien réac’ que je n’espérais même pas. (On peut dire que le film est pro-Punisher !)
Bref, Punisher – War Zone c’est brut, c’est pur, c'est le Mister Hyde d'Hollywood et ça punit sévère. J’en veux un autre !