Nous sommes en 1996. Les nouvelles machines comme la Playstation, la Saturn ou la 3DO offrent aux joueurs des sensations nouvelles grâce à l'utilisation de la 3D dans les jeux. Celle-ci est utilisée à foison et aucun type de jeu n'echappe à sa domination, et surtout pas les jeux de bastons. Des titres comme Tekken, Virtua Fighters ou ToShinDen monopolisent l'attention des gamers qui en oublient presque le bon vieux jeu de baston en 2D (momentanément, fort heuresement). 

Histoire de ne pas rester à la traîne, Capcom décide de se mettre au goût du jour en sortant son propre jeu de baston 3D : Star Gladiator. Le titre étant une réussite, Capcom juga bon de convertir sa série fétiche Street Fighter, dont l'extension sera EX. Le premier episode de cette serie tridimensionnelle se nomme sobrement et logiquement Street Fighter EX. Il tourne sur borne Zn1 de Capcom. Un syteme proche de la Playstation, ce qui rend la conversion de jeux plus aisée.

A premiere vue, le jeu est graphiquement très proche des premiers Tekken, avec des personnages assez cubiques, très peu de textures et un fond en 2D derrière un sol en 3D où se deroulent les combats. Ca parait plutôt faiblard aujourd'hui mais c'était tout à fait honorable à l'epoque. Bien que les visages ne soient pas très travaillés et que les vêtments soient assez simples, on reconnaît au premier coup d'oeil nos combatants, même si l'on ne peut s'empêcher de sourire lorsque l'on decouvre un Ryu en 3D. Les fonds sont plus ou moins reussi selon les stages et on peut leur reprocher d'être beaucoup trop statiques (les niveaux en 3D de Star Gladiator etaient bien plus reussis).

L'animation est quand à elle sans reproches avec des mouvements extremement fluides et bien décomposés, même si l'aspect polygonale des combatants donnne parfois l'impression d'assister à des combats de cyborgs ! ;-) La camera est assez fixe et se contente de zoomer lorsque les combatants se raprochent et offre une vue plus artistique lors des projections. A la fin de chaque round, un replay permet d'admirer de quelle manière vous avez achevé votre adversaire selon des angles de vues assez esthétiques.

Passons maintenant sur la jouabilité et le deroulement des combats. Ceux-ci se déroulent toujours sur le même principe que tous les SF : 3 boutons de poing et 3 de pieds, 3 ou 4 coups speciaux par personnages, des projections realisables avec un seul bouton et des supers combos utilisants une barre de puissance à 3 niveaux. Petite nouveauté : le casse-garde ! Ce dernier s'effectue en appuyant simultanément sur les grands coups de poing et de pied. Il permet comme vous l'aurez deviné à briser la protection de Votre adversaire, lui empêchant de parer l'espace de quelques instants. Ce coup vous coûtera une barre de super combo et sera plutôt lent à effectuer (faut pas rêver non plus). Une idée sympathique mais on aurait préféré garder l'Alpha Counter. Autre variante par rapport aux SF en 2D : Certaines projections ont été revues afin de leur donné un aspect plus spectaculaire, se rappochant encore une fois de Tekken (clé de bras, enchainements ou trucs acrobatiques jolis).

Niveau jouabilité, on retrouve donc facilement ses marques et on peut à SFEX de la même manière qu'à SFA, ou presque. On est surpris par les sauts rapides auxquels les autres jeux de bastons 3D ne nous avaient pas habitués (essayez de faire un coup de pied sauté vers l'ennemi dans Tekken et vous comprendrez ! ;o)). On peut néanmoins regreter de ne pas vraiment utiliser la 3D puisqu'il est impossible de faire des esquives sur les côtés mais c'est peut-être un choix de Capcom qui voulait garder l'esprit 2D de SF.

Du côté des personnages, le depaysement est garanti puisque sur les 17 combatants, seuls 6 sont déjà connus ! Du côté des 10 personnages initialement selectionnables on retrouve les anciens : Ryu, Ken, Chun-Li, Zangief et Guile (ha, ça faisait longtemps) auxquels s'ajoutent les petits nouveaux : Pullum (sorte de Prince of Persia feminine), C.Jack (le Cow Boy au gros bras), Hokuto (la japonaise échappée de Last Blade), D.Dark (Melange entre Cabal et Scorpion) et Skullomania (habillé comme Kassovitz dans le dernier film de Jeunet, probablement echappé d'une soirée d'Halloween). A celà s'ajoutent 7 boss et personnages cachés : Bison et Akuma (qu'on ne presente plus), Garuda (Big Boss de service assez impressionant), Allen (ho ! Un clone de Ryu), Kairi (balafré à la technique devastatrice), Darun (Mix entre Zangief et Dali) et Blair (Jolie garce que l'on retrouve dans Fighting Layers de Namco). Voilà pour le trombinoscope original de cet episode.

Original certes, mais très décevant ! En effet, les nouveaux persos ne sont Vraiment pas charismatiques et leur look n'est pas des plus élegant et très different de ce à quoi nous a habitué Capcom ! De plus, leurs techniques de combat ne sont guère interessantes ou pompées sur d'ancien persos de SF. Sortent du lot Kairi et Garuda qui peuvent s'averer être de bons persos (bien que Garuda soit trop surréaliste pour un Street...). Au final, on se retrouve à jouer avec les anciens persos comme Ryu et Ken. Je signale au passage que l'helicopter kick de Ryu et Ken a disparu au profit d'un enchainement de coups de pieds retournés aériens, ce qui est fort dommage.

J'allais oublier de vous parler de l'ambiance sonore. Les bruitages sont classiques et efficaces et les musiques sont correctes bien que inégales et parfois trop criardes. Rien de particulier à signaler donc.

En bref, SF EX est un bon jeu et il faut avouer qu'on pouvait s'attendre à pire pour ce passage à la 3D. Toutefois, celle-ce ne sert qu'à l'esthétique du soft et n'apporte donc pas grand chose ! L'arrivée de tous les nouveaux personnages peu attachants confère au soft une ambiance etrange et on a vraiment plus beaucoup l'impression de jouer à un SF.

Ce jeu vous fera passer un bon moment mais il est certain que vous reviendrez rapidement aux episodes traditionnels en 2D dont l'âme est intacte et le fun inégalable.

JYP